Supercouloir et Valeria : goulottes au Tacul
Ce qui devient frappant au fur et à mesure de nos vies est l'extrême vacuité de nos existences. Quel sens peut-on donner à nos agissements ? Leur portée ne s'arrête-t-elle pas aux portes de notre bel égoïsme et bien humaine médiocrité... Quelle logique peut-on trouver à notre parcours ? Le vent du monde qui nous entoure n'a de cesse de balayer de ses puissantes rafales les frêles embarcations sur lesquelles naviguent nos âmes. Qui serait assez prétentieux et fou pour revendiquer haut et fort une place de choix dans l'humanité ? Nous sommes tous d'insignifiants et éphémères amas cellulaires, fragiles fruits du génie de la Nature.
Nous pouvons tout de même espérer laisser une trace de bonheur et de joie dans les mémoires de nos proches, de nos amis et des illustres inconnus que la providence a bien voulu gracieusement nous donner de rencontrer. Car quoi de plus beau que l'espoir, ce sentiment vertueux, cette force, cet élan qui propulse nos aspirations dans le domaine de l'inaccessible à la poursuite de nos idéaux, ce bouclier contre les rugosités de l'existence, ce rempart contre les vicissitudes de notre condition.
Vivons intensément chaque instant, le fameux Carpe Diem, le petit sourire au coin des lèvres en toutes circonstances : telle est ma parade.
La vie peut être bien drôle. J'ai finalement réussi à gravir le Supercouloir après 2 faux départs en avril 2005 (Fil à Plomb trop éprouvant) et en octobre 2005 (corde coincée dans les rappels de la Modica Noury). Néanmoins, dans des circonstances bien spéciales. Une semaine avant, je réveille ma tendinite au facia latta qui devrait en théorie me cantonner à la grasse matinée à Paris. Je suis dans une période chargée professionnellement et ne dispose donc en théorie pas du temps nécessaire à a préparation d'une telle aventure. La semaine précédant le weekend de 3 jours, je rencontre Patrick Bruel qui se rend à l'enterrement du Carlos, je présente une étude sur l'évolution de la fonction partagée de contrôle des organismes de logement social à la MIILOS (Mission Interministérielle d'Inspection du Logement Social), j'assiste au siège de Canal Plus à une conférence de Pierre Moscovici (expert reconnu sur le Changement Climatique et créateur du Bilan Carbone), tout en continuant ma petite vie parisienne bien agréable ma foi. Quel changement lorsque je me retrouve propulsé dans une longueur en M5/M6 dans des dalles raides de granit ou bien bivouaquant par une température de -10°C à l'intérieur de la tente (mais combien fait-il dehors??)!!
Les photos du Supercouloir :
L'affluence à l'aiguille du Midi.
JB avec un gros sac sur la départ pour 2 bivouacs frisquets (-10°C dans la tente...)
JB au pied de l'attaque directe, bien sèche! On ne fait pas les malins...
JB qui bataille dans L1 : M5/M6
Vue sur la Dent du Géant et les Grandes Jorasses.
JB au petit matin après une nuit à -10°C sous la tente...
Yannick