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Les aventures de Millepattes.
20 janvier 2008

Solitude dans le sauvage Taillefer-Grand Armet : les 40èmes rugissants

Après 2 semaines de chutes de neige et de temps plus propice au weekend sur Paris en charmante compagnie qu'à la baston en montagne, le soleil est de retour ces 19 et 20 janviers.

Ave JB, nous décidons d'aller tenter notre chance à la goulotte des 40èmes rugissants, itinéraire haut perché (1200 m d'approche) dans un massif méconnu et sauvage, samedi pour finir par la goulotte Grasse Matinée dans Belledonne en compagnie de son frère dimanche.

Réveil à 3h, départ à 3h45 de Saint-Marcellin, on passe par Grenoble prendre les raquettes et les batons de JB, la carte qui fut d'une piètre utilité et enfin une bouteille d'eau. Vers 6h, nous sommes au parking à La Chalp, petit hameau sous le col d'Ornon. On se boit un petit café et un petit thé grâce à nos thermos. On se fait plaisir sur la succulente 'reine de sabat', gateau au chocolat de ma grand-mère. Départ à 6h15. Là commencent les ennuis. Le topo dit "rejoindre la cascade de La Chalp, la contourner par la gauche, traverser à droite sous une barre rocheuse par une zone de vernes que l'on remonte jusqu'à la combe suspendue". Eh bien, on l'a bien cherchée de nuit cette vire qui part à droite... Et parlons en de cette barre rocheuse également. Disons tout simplement qu'il y en a une énorme qui barre à l'horizontale toute la face. Donc comment trouver de nuit la bonne vire (il y en a des dizaines qui souvent n'aboutissent pas...) parmi les inombrables vagues sentes de chamois. De plus, le verbe 'contourner' ne nous pousse pas à nous écarter trop de la cascade : grosse erreur dont nous ne sommes pas trop responsables... Après 2 h de marche, nous n'avons fait que!! 150 m de dénivelée et nous nous retrouvons sur un éperon rocheux où la marche devient franchement de l'escalade (du IV sur rocher mouillé de nuit...) au dessus de 50 m de vide. Par contre nous sommes juste à côté de la cascade : finalement, ça nous fait une belle jambe... Dans la pénombre nous comprenons que nous ne sommes pas au bon endroit : c'est bien trop dur... Pourtant, nous étions contents d'avoir trouvé une vire évidente et astucieuse. Nous étions en fait bien loin de l'itinéraire normal...
Désescalade donc un peu scabreuse et arrivée du lever du jour. Nous décidons de remonter franchement à gauche les pentes d'éboulis au pas de charge, on récupère un vague sentier (encore un) qui mène au loin vers une zone d'arbustes. Relativement haut, une large vire débonnaire part à droite (au dessus de la barre rocheuse!!!) et on rejoint la combe. Que de temps de perdu : ça sent le but.
Deuxième souci rencontré : mon genou gauche (déjà 2 tendinites récidivantes du fascia latta) commence à me faire mal : ça sent encore le but. L'approche jusqu'à la rimaye qui est bien 1200 m au dessus du parking va être un calvaire ponctué de nombreuses poses pour 'refroidir' mon genou (raquettes utiles à la fin). Arrivée après 4 h 30 de marche (on a bien bourré tout de même une fois l'itinéraire retrouvé). Attaque de la goulotte vers 11 h. On remonte facilement les premières difficultés jusqu'au pied du passage clé qui semble en bonne condition : il y a de la neige globalement :-). Par contre, la ligne d'ascension passe directement dans le flot continu de petits bouts de neige, de glace et de roche qui déboulent le long de la goulotte. Malgré la motivation de JB, les conditions sont trop rudes. Pour la troisième fois, ça sent le but.

Je contemple alors avec insistance les plaquages humides de glace qui bordent la rive gauche de la goulotte... Ma foi, ç'est peut-être envisageable. J'en parle à JB. Il ne lui en faut pas plus pour retourner dans l'axe de la goulotte mais cette fois-çi tenter à droite. Deux broches moyennes au départ puis 20 m raides sans protections (dont 6 m à 90° sur 5 cm) et 20 m plus faciles jusqu'au relais (vieux ficelou... que l'on remplace et renforce avec 2 pitons). Ceci-dit, nous avions passé 30 minutes à confectionner un bon relais (lame+cornière+gros cablé) au pied de la longueur : l'éventuelle chute aurait été enrayée sans problèmes! Et puis les goulottes de Belledonne et du Taillefer-Grand Armet sont traditionnellement sujettes à de telles longueurs engagées. Nous ouvrons donc une belle variante (variante du Tapis) à la longueur clé, qui ne doit pas être souvent en conditions mais qui est à conseiller lorsque le bouchon de neige est canardé par les projectiles.

A noter qu'il est bien difficile de s'assurer dans la goulotte : pas de glace, rocher très compact et un équipement inexistant (1 piton et un ficelou sur becquet). Il n'y a qu'une longueur dure mais pour la raison précédente, la longueur de l'approche et donc de la descente, c'est une entreprise sérieuse. Le cafouillage à l'approche nous coûte la fin de la goulotte sans difficultés (qui a l'air très joli) : c'est dommage mais nous avons passé les difficultés, c'est déjà ça compte tenu des péripéties de la journée. Descente en rappels puis à pied. Retour à la voiture à 17h15 : fromage, saucisson, gateau au chocolat, thé chaud etc. Malheureusement, pas de goulotte pour moi dimanche mais anti-inflammatoires et glace.

Espérons juste que mon genou sera remis pour le we prochain...

d_part
Terrain typique du coin : rocher compact, neige plus ou moins dure avec peu de glace, et des bouchons de neige...

crux
Le crux : "variante du Tapis"

rappel
C'est bien encaissé!

Millepattes

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Commentaires
B
Ca y est je comprends pourquoi tu ne m'a pas recontacté :-) Je me disais bien que ça me surprenait !<br /> <br /> Fallait oser monter dans ce versant avec les chaleurs prévues, vues les précédentes chutes de neige. En tout cas ça a l'air sympa ! Bravo pour la (sur)motivation.
Les aventures de Millepattes.
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