Gelures aux pieds : récit avec humour d'un risque mal connu, par Thomas !!
Voici le récit par Thomas de ses premières aventures en montagne et des enseignements qu'il en a tirés.
Régalez-vous :
29 décembre 2006. 18 h 30. « Mamie ? […] Oui, Mamie ? C’est Yannick ! Non, je t’appelle juste pour te dire que nous sommes bien revenus à Pralognan. […] Non, aucun problème. On est rentré un peu plus tôt que prévu. […] Non, il faisait très beau, pas trop froid non plus, non, non, vraiment c’était très bien. C’est juste Thomas qui a eu un petit pépin avec ses crampons ; on a dû redescendre sans finir le sommet mais c’était bien quand même. […] Oui, je vais très bien. […] Moi aussi, Mamie, je t’embrasse. »
Je
laisse Yannick reposer le combiné après le rituel coup de fil pour rassurer les
personnes averties de la sortie. Nous sommes le 29 décembre, le soleil chauffe
les pentes enneigées de la Vanoise,
la température, le temps sont idéaux pour les excursions en montagne. J’ai
laissé Yannick terminer sa conversation : inutile qu’il feigne la
tranquillité.
Je pose
mon pied sur le banc : « Euh, Yannick, c’est pas une gelure,
ça ? » Question oratoire, un peu pour introduire le sujet : en
prenant ma douche quelques minutes plus tôt, j’étais déjà fixé sur l’état de
mes orteils. La première fois qu’une douche après une course de deux jours ne
me retapait pas ; j’avais réprimé des cris de douleur en sentant le sang
affluer et marteler le bout des doigts de pied. « ‘Tain ! Thomas …..
tu me fais peur là ! » Donc, confirmation, c’est bien une gelure…
« Qu’est-ce
qu’on fait ? » « Ben, tu fous tes pieds dans une bassine d’eau
tiède et je te cherche une aspirine. ». Je m’exécute tandis que Yannick
fouille dans les armoires en quête du précieux sachet. Pendant ce temps, je
compose le numéro des mes parents sur le portable. Je dois avouer que la
technologie nous amène à des situations cocasses, frisant tellement l’absurde
qu’elles auraient arraché des larmes de rire il n’y a pas dix ans rien qu’à se
représenter la scène. Imaginez un peu : je me trouve assis sur les marches
de l’escalier, les pieds dans une bassine d’eau tiède en train de prier pour
que mes pieds ne soient pas perdus et dans cette piètre posture, il va falloir que
je rassure mes parents.
« Maman ? […] Oui, Maman ? C’est Thomas ! Oui, ça va. Oui, il faisait très beau, […] non pas trop froid. Très beau, oui, grand soleil, non, c’était parfait comme randonnée. (hummm, serrement de dents intense sous la douleur) [..] Quand je rentre ? Ben, je prends le train après-demain. […] A Grenoble. […] Que j’achète quoi pour mon frère ? […] Des chocolats ?! […] Ah ? Une noix en chocolat ! (Maman, je t’en supplie, raccroche, j’ai envie de hurler tellement ça me fait mal). […] Hein ?! Oui, oui, je t’écoute… […] Non, j’ai rien dit. […] Une noisette en chocolat, alors ? […] Ah oui… une noix, pardon, une noix… (mais tu vas raccrocher !!!). […] Je la trouverai dans une boulangerie près de la gare ? […] Où ça ? […] Oui, oui, j’essaierai de trouver (mais il a des idées, mon frère !! Aaah, au secours, je n’en peux plus de me contenir). […] C’est pour Marion ? (parce qu’en plus je ne vais pas pouvoir en manger…). Bon, Maman, j’ai plus trop de forfait là, il faut que je raccroche. (enfin ! j’ai trouvé la faille). […] Oui, moi aussi, je t’embrasse. Allez, à bientôt. Salut. »
19 h
30. Nous arrivons au service des urgences de l’hôpital de Moûtiers, bondé comme
d’habitude. De multiples fractures dues aux sports d’hiver. Pourtant la neige
n’abonde pas cette année mais les Anglais et Néerlandais qui peuplent la salle
d’attente semblent s’en contenter pour se fracasser sur les pistes. Plus tard,
à l’hôpital de Bourg-Saint-Maurice où j’ai été transféré pour ma convalescence,
j’obtiendrai l’explication de mon voisin de lit, Sébastien, ancien pisteur aux
Arcs : « Oui, les Anglais, quand ils viennent aux sports d’hiver
en France, ils se lâchent ; ils se bourrent la gueule et ensuite ils
s’éclatent sur les pistes ou roulent comme des tambours sur la route. »
Octobre
2005. Je conduis ma Saxo K-Way sur la route sinueuse qui nous emmène, Yannick
et moi, droit à Pralognan. Il s’exclame à la vue des cimes enneigées :
« Ouah ! C’est la première fois que je vois autant de neige pour la
saison, ça risque d’être tendu pour l’Aiguille de
Retour
à la salle d’attente des urgences de l’hôpital de Moûtiers. Yannick a eu la
sage idée d’emporter de quoi manger, quelques fruits et une tablette de
chocolat. Il se rappelle les longues heures d’attente qu’il a passées aux
urgences de Grenoble à l’automne suite à une chute de pierres à la voie des
Tichodromes à la Pointe Sophie dans le Vercors qui avait écrasé son pied droit.
Malheureusement, ce n’est pas assez pour tenir toute la soirée qui s’annonce
longue. Je reçois de multiples coups de fil de la famille Prebay légèrement
inquiète, que je tente de rassurer comme je peux. « Non, non, mes pieds ne
sont pas noirs (pas trop encore…) ; ca va, je n’ai pas trop mal (tu
parles, je préférerais encore qu’on me les coupe sur le champ) ; oui, oui,
ça va, je pense que l’on sortira de l’hôpital bientôt… » Yannick
poursuit ses délibérations sur les passions, les relations sentimentales, son
avenir amoureux ; ça part dans des élucubrations philosophiques telles
qu’il sait seul les exprimer, revient sur du terre-à-terre, reprend son envol à
des hauteurs vertigineuses. J’écoute patiemment ses déboires, ses craintes
et ses espoirs pour cette fille qui le hante, le torture, le déchire, mais le
fait vibrer. Je tente vainement de participer à une conversation dont je me moque
pour l’heure comme de mes pieds…
Quelques heures plus tard. Mes orteils n’en finissent plus de dégeler, ou de geler, je ne sais plus bien. J’ai tenté une approche vers l’infirmière de garde, me faisant tout miel pour obtenir un maudit paquet d’aspirine. Apparemment, ma face déconfite ne semble pas lui inspirer de pitié à ce Cerbère de la pharmacie ; je repars penaud, brimé par un sec « Peux pas ! Pas le droit ! On s’occupera de vous bientôt » (Oui, sauf que là j’ai mal, j’ai beau pas le dire ni le crier trop fort mais si tu voyais mes pieds, tu courrais…) Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je prends mon mal en patience, ronge mon frein et m’assieds dans un fauteuil roulant dans le couloir : ça me fait croire qu’on s’occupe de moi.
Avril 2006. Pour les vacances de
printemps, après de multiples atermoiements quant au programme, nous nous
sommes décidés pour du ski de randonnée à
Yannick semble confiant dans ma capacité à l’accomplir.
Moi, je me repose sur lui, même si j’ai bien conscience que je risque de
souffrir. Le premier jour, nous tentons l’ascension depuis le refuge Félix
Faure. Je ne cesse de galérer avec ce matériel de location : les cales
sautent à tout bout de champ, je perds un temps dingue à faire mes conversions
dans une pente qui a la fâcheuse tendance à s’accentuer, recouverte d’une neige
à la qualité variable : il n’y a pas eu de chutes depuis longtemps, des
étendues molles alternent avec des parties croûtées ou des plaques de verglas. C’est
d’ailleurs sur l’une d’elles que je finis immanquablement par dégringoler
dévalant cinquante mètres qui m’avaient demandé une éternité à parcourir.
Je me relève, j’ai le moral à plat, j’en ai plus que marre de cette neige qui
dégouline dans le cou, se mélange à la sueur et brûle mon visage. Je déchausse,
mets les skis sur mon sac, sort le piolet et attaque la pente de face. Je
regagne peu à peu le terrain perdu, et rejoins, exténué, Yannick au pied du
couloir Messimy. « Ca va ? » dit-il avec le sourire
« Ouais, mais là, je suis cramé. » « Le mauvais temps arrive, ça
va être tendu. Tu te sens pour le couloir ? » Je commence à sentir
les premiers flocons. « Non. Je suis vanné. Je préférerais ne pas
descendre dans le mauvais temps pour une première. Je suis désolé. »
« Bon, je vais quand même faire le couloir, histoire de valider et après
on repart. Ca te va ? » « Ouais, mais dépêche-toi. Il commence à
faire froid. ».Aller-retour de Yannick à vitesse éclair dans le couloir.
On redescend dans un temps qui a tendance à s’améliorer.
Le
lendemain, les conditions météorologiques ne nous permettent pas d’envisager
une nouvelle tentative à
la Réchasse. Les autres sont déjà loin se détachant en de minuscules petits
points sur le manteau neigeux. « Bon on y va ? … On les
gratte ? » « Vas-y… Pars devant, je te rattraperai… » Je ne
me fais guère d’illusions sur ma capacité à combler le retard à l’aune de ma
prestation la veille. Yannick file devant et effectivement gratte petit à petit
les skieurs devant lui, se payant même le luxe de m’attendre par endroits. Pour
ma part, je prends un peu mon temps, et photographie quelques paysages.
J’avance lentement mais à un rythme constant et je perds moins de temps dans
les conversions qui sont plus aisées à réaliser que sur les pentes de la Grande Casse.
A mon grand étonnement, je rattrape la majeure partie des
randonneurs avant le col. Nous avons même la joie d’arriver les premiers à
quelques mètres du sommet. De l’autre côté du col, le temps s’est dégradé
sensiblement. Nos camarades cafistes et autres randonneurs déplient les cartes,
s’évertuent à déchiffrer le GPS (« T’y comprends quelque chose, toi, à
tous ces nombres ? » « Ouais, ça veut dire qu’on est perdu.») pendant
que nous faisons la trace dans la poudre qui se forme. « Yannick ?
T’es où ? Je te vois plus.» « Là, à côté de toi, j’ai pas
bougé. » « Ah… Pardon. » Des nappes de brouillard épais,
chassées par le vent, passent successivement de l’autre côté de l’arête,
laissant entrevoir le paysage à quelques encablures. « Eh, les gars !
Il est où le sommet ? » « Là-bas. Vous avez vu ? Non ?
Attention, ça va très vite… Ca y est : on le distingue là. » Nous
nous en retournons assez rapidement pour être les premiers à dévaler les
pentes : la descente au soleil est agréable, trop courte comme d’habitude.
Le surlendemain du premier jour. Il a neigé toute l’après-midi précédente. La journée s’annonce superbe, la neige de qualité. Nous effectuons l’ascension par le col des Grands Couloirs – la voie normale : Yannick brasse comme un fou dans la poudre toute fraîche ; je suis comme je peux, très concentré sur mes conversions, déchaussant aux endroits stratégiques pour éviter des chutes malencontreuses – tant pis pour le rythme. Je peux observer le superbe panorama qui s’offre à mes yeux, contempler l’arête acérée de l’Aiguille de la Vanoise qui porte vraiment son nom, vue depuis la Grande Casse.
Nous rentrons au refuge à la mi-journée puis à Pralognan
en début de soirée. Nous venons de passer trois jours très agréables en
Vanoise. Mes pieds me font à peine souffrir : juste quelques lésions à
force de taper sur des chaussures de location pas vraiment adaptées pour moi.
Deux heures du matin. L’infirmière me secoue légèrement, je lève des yeux ensommeillés « Monsieur, on va s’occuper de vous. C’est pour quoi au fait ? Une gelure ? Vous pouvez marcher ? ». Elle m’assied sur un tabouret dans une salle vide, où je stationne une demi-heure pendant laquelle je prie pour qu’enfin je puisse avaler cette aspirine et repartir à la maison dormir mon soûl qu’on en finisse avec cette histoire. Le médecin pointe le bout de son stéstoscope, mettant un terme à une attente angoissée. Il ausculte mes pieds bleuis et sur lesquels apparaissent des cloques. Il semble épuisé, exaspéré par une arrivée imminente d’Anglais éméchés qui viennent de se planter en voiture ; sa figure inexpressive, quoique légèrement dubitative, ne me rassure pas trop sur l’état de mes orteils. Je l’observe, le cœur serré, ressortir sans un mot ; « Euh, vous allez chercher la scie à métaux, docteur ? Parce que, si c’est le cas, je préférerais me découper moi-même… » Il revient sans la caisse à outils, je respire. Là, c’est le début de l’hallucination. Il tire alors de sa poche un petit manuel de secours, en me disant avec un air gêné, esquissant un pâle sourire : « Vous savez ici, on n’a pas trop l’habitude avec ce genre de problèmes ; notre spécialité, c’est plus dans l’Anglais imbibé de vin chaud. Enfin… j’ai conservé ce petit manuel, en me disant qu’un jour ça pourrait servir… » Mais vous avez été bien inspiré ce jour-là, docteur, je vous en sais gré d’ailleurs de ne pas l’avoir négligemment jeté aux orties. « Bon, il y a tout d’expliqué là-dedans ; on le lit ensemble ? » Allons-y, j’adore la lecture et je ne perds jamais une occasion de me cultiver, même à mes dépens. « Donc, degré 1 : Parties légèrement bleuies sans formation de phlyctènes, mettre dans une bassine d’eau tiède et prendre un cachet d’aspirine. » « C’est ce qu’on a fait… sauf pour l’aspirine, on n’en avait pas. » « Degré 2 : parties bleuies, tendant à noircir, formation de phlyctènes ; hospitalisation du patient pour observer l’évolution. Il y encore deux autres niveaux, je ne pense pas que ça vous concerne. Je vous les lis quand même ? » Ben oui, ça fait longtemps que personne ne m’a fait la lecture à trois heures du matin, je pourrai faire de beaux rêves comme ça. Malheureusement pour vous chers lecteurs, je ne me rappelle plus de la gravité des autres degrés : toujours est-il que la classification est exponentielle, je ne souhaite à personne d’atteindre le troisième même s’il existe encore une petite chance de récupérer ses pieds à ce stade. Quant au quatrième, je ne confierais pas mes orteils au médecin urgentiste de Moûtiers si je me trouvais dans une telle posture.
J’esquisse un pâle sourire au souvenir de mes douleurs au pied. Ca vient de loin en fait ces gelures. Après l’ascension en ski de randonnée à la Grande Casse, nous étions partis faire de l’escalade à Presles. Mon niveau s’était un peu amélioré depuis le mois d’octobre et l’Aiguille de la Vanoise. Je pouvais envisager de faire une voie simple dans ce domaine haut coté. En fait, mes pieds avaient vraiment souffert de l’ascension à la Grande Casse.
Je n’ai jamais eu autant mal dans des chaussons d’escalade. Sur la fin de la voie, je ne pouvais plus appuyer sur les pointes, chaque pas m’arrachait un cri de douleur, je grimpais sur les talons… (Heureusement, le passage était alors facile) Regard interloqué et halluciné de Yannick à ma sortie de la voie « Désolé, là, pour le style peu académique ; mais tu ne peux pas savoir ce que je déguste. »
« Bon,
je diagnostique que vous vous trouvez entre le degré un et le degré
deux. » Un et demi, alors ? Non, je fais du mauvais esprit,
excusez-moi… « Ce qui veut dire quoi pour être très clair ? »
« Que je prends la décision de vous hospitaliser. Vous êtes
d’accord ? » Moi ? Je ne voudrais pas contrarier les hautes vues
de la médecine. « Je ne pense pas avoir trop le choix. Pour combien de
jours ? Parce que j’ai une noix en chocolat à acheter à Grenoble. […] Non,
laissez tomber… » « Trois jours au moins, le temps que l’on voit
comment ça évolue. Je téléphone à l’hôpital de Bourg-Saint-Maurice pour voir
s’ils peuvent vous accueillir, on est complet ici. » Oui, excusez-moi, j’ai
oublié de réserver… « Vous ne pourriez pas m’envoyer à Grenoble, ça
m’arrangerait pour la noix en chocolat… » « Bon, écoutez, jeune
homme, ça fait bientôt vingt-quatre heures que je suis debout et je n’ai pas
fini avec la prochaine fournée de Britanniques ; on fait donc ce que je
dis. »
Le transfert
à Bourg-Saint-Maurice se passa sans encombre, l’ambulancier avait juste
failli m’arracher le bras, les fils de la perfusion se prenant dans des
barreaux de la voiture. Arrivée au service de gériatrie où je suscite
l’étonnement des vieilles de l’étage qui viendront me rendre visite de temps en
temps, en quête de leur chambre. Je m’installe sur le lit près de la fenêtre
donnant sur une superbe vue des cimes enneigées. L’hôpital est fruste mais
c’est quand même agréable de pouvoir admirer les montagnes à défaut d’y aller.
Second coup de fil à la famille ; cette fois-ci, il va falloir assumer ma
situation ; je prie pour que ce ne soit pas ma mère qui décroche.
« Allo ? Oui, Papa (ouf !) ! […] Oui, je vais bien…
J’appelle pour dire qu’en fait je suis à l’hôpital, je me suis gelé les pieds
en montagne hier. Mais ce n’est pas grave […] (je passe une bonne minute
pendant laquelle mon père se répand en sermons à mon endroit mais je préfère
ça, c’est une façon de s’inquiéter.) Pourquoi je n’ai pas prévenu plus tôt ?
Ben, pour pas vous inquiéter, on ne savait même pas si c’était grave hier de
toute façon. […] Je vais rester au moins deux à trois jours, ça dépend de
l’évolution. Mais ils n’ont pas l’air inquiet ; apparemment, ils ont vu
des cas bien pires ici. […] Oui, je rappellerai pour vous
préciser. Salut. »
L’histoire
ne se finit pas là : j’ai quand même mis un mois avant de pouvoir remettre
des chaussures et recourir ; je déambulais dans les rues en tongues,
avec deux paires de chaussettes. C’était la première fois de ma vie que des
filles inconnues me souriaient en me croisant, avant de partir d’un franc éclat
de rire après m’avoir dépassé. La rançon du succès… Cela dit, je ne recommencerais
pour rien au monde cette petite aventure et préparerai dorénavant
minutieusement mes sorties en hiver, même celles qui peuvent paraître anodines
parce qu’en fait ce n’est jamais le cas. J’ai quand même eu de la chance quand
je pense aux multiples petites erreurs que j’ai faites ce jour-là. Mes pieds
étaient déjà abîmés par d’autres courses ; je revenais de La Nouvelle-Orléans deux semaines auparavant mais n’avait pas pris le temps de
récupérer du décalage horaire, trop occupé à revoir des potes ou faire du
judo ; trop pressé dans les préparatifs, j’ai oublié les guêtres ; au
refuge, j’ai négligé de vider la neige de mes chaussures qui n’a pas fondu
durant la nuit ; nous dormions sous des couvertures pour économiser le
poids des duvets, qui restent malgré tout irremplaçables. Dorénavant, je
prendrai mes précautions en emmenant tout le matériel nécessaire pour les
sorties en hiver : les guêtres, la bouillote, les moufles, les
sur-moufles, trois ou quatre orteils de rechange, des paires de chaussettes
très chaudes…
Je remercie Yannick, mon guide dans ces aventures et qui a toute ma confiance pour en vivre de nouvelles (prochain rendez-vous : les States).
Thomas
Quelques photos et une vidéo :
Thomas sur l'arête de l'Aiguille de la Vanoise en octobre 2005.
La Grande Casse en avril 2006.
Montée au refuge de la Vanoise, avril 2006.
Lever du jour sur la Pointe du Creux Noir, avril 2006.
Retour au refuge dans le mauvais temps, avril 2006.
Montée à la Pointe de la Réchasse, avril 2006.
MTP qui rattrape les skieurs 'lève tôt' :-), avril 2006 !
Vue sur la face Sud de la Grande Casse, avril 2006.
La Grande et la Petite Glière.
Arrivée au col des Grands Couloirs, avril 2006.
La voie des Buis à Presles, avril 2006.
Thomas à Presles, avril 2006.
Les Grands Couloirs, décembre 2006.
MTP au refuge, décembre 2006.
Les pieds de Thomas sont gelés mais nous sommes très loin de nous en douter.
Heureusement, tout se finira bien :-) !!!
Une petite vidéo pour la route :
Millepattes
...pour qui cette histoire est aussi synonyme d'une destinée imprévue qui lui permit de retrouver sa muse et de vivre une dernière fois un bonheur ultime et un amour absolu, certes éphémères et désormais révolus mais d'une intensité alors extraordinaire, qui vivront à jamais dans nos mémoires advienne que pourra, et ce malgré toute la destruction qu'ils suscitèrent par la suite...
En ce sens, tes gelures, thomas, m'auront également beaucoup apporté et marqué mon existence au fer rouge de la passion.
Merci pour ce magnifique cadeau fortuit, pour ton amitié, ta confiance...
Merci...